Laurent Pichaud est né en 1971, vit et travaille à Nîmes.

Il se forme à la danse contemporaine dans les années 1990. Dans ces mêmes années il suit des études en histoire de l'art. Il s'intéresse plus particulièrement au land art anglais tout en finalisant un DEA sur «La mémoire de la Shoah à travers l’art contemporain».

Parallèlement, il débute son parcours d'interprète et chorégraphe dans les années 1990 alors que la danse contemporaine est traversée par une remise en cause du spectacle et de ses codes. Il participe pleinement de ces réflexions et expérimentations tout en poursuivant son cursus universitaire en histoire de l'art. Depuis il n'a jamais cessé de mener avec un même intérêt une double activité de chorégraphe et d'interprète.

En tant que chorégraphe, il privilégie les recherches sous le mode des 'consignes' et 'contraintes', toujours en immédiate relation avec le réel environnant de l'interprète. Ce souci du lieu de présentation est devenu peu à peu une constante centrale dans sa démarche — chaque projet est associé à un contexte spécifique, un lieu en lui-même pouvant suffire à définir le sujet d'une pièce. Qu'il s'agisse de lieux de vie 'réelle' ou d'espaces singuliers aménagés, voire d'un théâtre, c'est toujours la globalité de l'espace visuel qui participe de l'écriture. Et le plus souvent on ne saurait en isoler la seule part chorégraphique.
Au-delà des caractéristiques physiques des lieux, ses derniers projets et recherches privilégient les questionnements sur l’inscription d’un geste chorégraphique dans des champs non spécifiquement artistiques ou théâtraux : pratiques in situ, pièces à dimension territoriale auprès d’habitants. Ou encore son compagnonnage auprès de Deborah Hay, pour lequel il est tour à tour interprète, co-chorégraphe, assistant et traducteur (sa traduction de My body, the buddhist (en collaboration avec Lucie Perineau) sortira à La Manufacture de Lausanne au printemps 2017), qui lui permet d’interroger la place du littéraire comme espace de documentation et de transmission du geste dansé.

Il est à ce jour l'auteur de plus d'une quinzaine de pièces, dont parmi les plus récentes : mon nom des habitants 2014 • 2018 (en partenariat avec le CDC Uzès danse) ; Jeux Chorégraphiques avec R. Héritier (Festival Uzès danse, 2013), de terrain et l’usage du monde le dehors (Festival far°, Nyon, 2016). A ces pièces se rattache de plus une série d'écritures pour musées.

Interprète dans ses propres pièces, il demeure attaché à son parcours auprès d'autres chorégraphes. Il a travaillé de façon privilégiée avec Martine Pisani depuis 2000, puis Boris Charmatz, Olivia Grandville, Anne Collod.

Enfin ses workshops - qu'ils s'adressent à des danseurs, à des étudiants en art ou à des amateurs - occupent une place importante dans l'évolution de son rapport à la création artistique. Il est actuellement Professeur associé au département danse de l’Université Paris 8, et artiste chercheur associé au Master exerce, spécialité études chorégraphiques - "recherche et représentation" - Université Paul Valéry Montpellier III / ICI-CCN de Montpellier.

La recherche tient également une place conséquente.
En 2010, il est Lauréat d’une Résidence Villa Medicis Hors les murs à New-York, Institut Français et, en 2015, il obtient une Bourse d’Aide à l’écriture et au Patrimoine en danse, Centre National de la Danse (Pantin), pour "Traduire Deborah Hay".

Publications (récentes) :

2013, « Faire avec l’espace ou faire jouer le « tournant spatial » en art avec Anne Volvey, Julie Perrin », Les cahiers de Skéné, n°4, ESBAMA, Montpellier

2014, « faire néant pour potentialiser des appuis avec Myrto Katsiki », Repères – Cahier de danse, n°33, avril 2014, dossier « Appuis »

2014, « À l’œuvre avec Julie Gouju », Revue Chercheurs en danse, n°2, dossier « Savoirs et métier : l’interprète en danse »

2016, « Journal de recherche », in Gestes en éclats – Art, danse et performance, dir. Aurore Desprès, Les Presses du Réel.

2017, Mon corps, ce bouddhiste, Deborah Hay, traduction augmentée de Lucie Perineau et Laurent Pichaud, coll. Nouvelles scènes / La Manufacture, les Presses du Réel, printemps 2017.



 

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