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Certains moments de cette semaine de rencontres / projections / spectacles (9-13 décembre) ne seront pas publics, ils sont indiqués ci-dessous pour offrir une vision d’ensemble des questions traitées au cours de cette semaine.

Le dossier de presse composé à l'occasion de cette semaine de rencontre est également disposible derrière ce lien.



Lundi 9 décembre 2013

Ruser l’image: synthèse et rebonds
(matinée): le groupe de recherche reviendra sur les questions et les problématiques, les matières visuelles et théoriques soulevées lors de la session de travail Ruser l’image? Stéréotypes, anti-stéréotypes, contre-stéréotypes (janvier 2013 à l’école des Beaux Arts de Nantes), en autres, à partir du travail cartographique mené par Elise Hallab. Cette première journée permettra ensuite d’engager et de discuter nos approches et nos définitions de l’expression Figures Toxiques. Isabelle Launay, historienne de la danse, esquissera, dans Sourires et secousses de Joséphine Baker, en quelques hypothèses fragiles, une généalogie des valeurs du sourire, du rire et des grimaces de J. Baker à partir des figures contrariées de l'hystérique, du clown et de la danseuse nègre. Stéphane Menti et Lola Peuch présenteront "Légendes, légendes", un travail en cours.


Mardi 10 décembre 2013

- Figure imposée: aujourd’hui encore les populations nomades en Europe focalisent amalgames et stéréotypes tenaces. Comment "cette figure", perçue comme facteur de désordre, peut-elle offrir un exemple de résistance aux exercices de domestication imposés par l'ordre social? Pour y répondre, Azouz Gharbi, acteur de l'économie sociale et solidaire, en charge du projet Régies de quartier à Aubervilliers, parlera du fait républicain français, de son incapacité à mettre en œuvre l'égalité de traitement entre les personnes, au profit de tutelles censées permettre l’exercice de cette égalité. Patrick Bernier et Olive Martin, artistes, invités à produire une oeuvre au printemps prochain en relation avec l'histoire de l'internement des "nomades" sur le site des Salines d'Arc et Senans entre 1941 et 1943, évoqueront les prémisses de ce projet.

- Nancy Cunard et la réalisation Negro Anthology — 1931-1934
: Sarah Frioux Salgas présentera son projet d’exposition "L’atlantique noir" (Musée du Quai Branly, du 4 mars au 18 mai 2014), consacrée à Nancy Cunard, écrivaine et militante, symbole de l’avant-garde anglo-saxonne et française du début du vingtième siècle, ainsi que son projet Negro Anthology (1931-1934), une grande enquête documentaire, mêlant culture populaire, sociologie, politique, histoire, histoire de l’art. Elle s'attardera sur la structure et les enjeux de cette anthologie, sur ses auteurs, sur les réseaux artistiques, intellectuels et politiques engagés dans les années 1930, en France, aux Etats-Unis et en Angleterre.

- Place aux femmes: rencontre avec l’association Place aux femmes, basée à Aubervilliers


Jeudi 12 décembre 2013

Chanson, musique et stratégies de détournements

Modératrices: Lotte Arndt et Isabelle Launay. Comment l’altérité raciale se construit-elle dans les cultures populaires, et plus spécifiquement dans la musique? En quoi une histoire sociale et politique de la chanson est-elle un terrain particulièrement fécond pour analyser les puissances, les ruses et les dilemmes qui traversent des figures aussi différentes que celles de Joséphine Baker, Henri Salvador, et celles des chanteuses de R&B actuelles.

- De la « figure toxique » à la « figure rythmique ». La « beurette modérée » comme modèle d’émancipation dans le R&B français
: Karima Ramdani s'intéresse à un regard particulier, historiquement constitué, celui de l'"Occident" sur les femmes musulmanes depuis l'époque coloniale notamment en Algérie. Figure mythique, "la femme musulmane" était et est représentée sous différentes variantes allant de "la femme voilée" excessivement pudique à la femme lascive. Selon les enjeux et les contextes, différentes représentations des femmes musulmanes sont mises en avant et c'est à travers une rhétorique féministe que l’"Occident" se donnait et se donne aujourd'hui pour mission de les aider dans leur émancipation. En exposant une figure controversée que K. Ramdani nomme "la beurette modérée", qui serait ni excessivement pudique comme la femme voilée ni lascive, le R&B en France joue le rôle de plateforme commerciale permettant de vendre un modèle d'émancipation pour les femmes musulmanes dans le but d'une "intégration réussie".

- La chanson de variétés est-elle toxique ? Du rire de Joséphine à celui de Salvador: si le terme de "figure toxique" désigne à la fois le stéréotype aliénant et son dynamitage émancipateur, la chanson dite de variétés constitue sans doute un observatoire fécond pour en comprendre les stratégies symboliques. Par son impact, sa polysémie naturelle, ses incarnations populaires et les modes d’appropriation-contagion qu’elle suscite, la chanson façonne en effet "l’outillage mental" d’une société et d’une époque. Sous l’angle de cette toxicité,Yves Borowice propose d’analyser dans l’histoire du XXe siècle quelques répertoires et figures, pour l’essentiel autour du motif du "Noir chantant". En France, avec peut-être aussi un détour par l’Amérique d’Al Jolson (Le Chanteur de jazz) et de Louis Armstrong.

- Table ronde
réunissant les intervenant/es de la journée


Vendredi 13 décembre 2013

L’approche documentaire de Yolande Zauberman et Alice Diop
. Modérateurs: Patrick Bernier et Olive Martin. Ces deux cinéastes attachées au documentaire évoqueront les personnes et les rencontres qui ont fait la matière vive de leurs films. Expériences passées et projets à venir seront abordés entre dialogue et projections.

- Toxic Phobics Love Affair:"J'ai toujours été attirée par les couples d'ennemis,les amours qui surviennent aux frontières invisibles, qui séparent les Blancs des Noirs (en Afrique du Sud avec Classified People), les juifs des goys (en Pologne avec Moi Ivan Toi Abraham), les Palestiniens des Israéliens (en Israël avec Would You have Sex With An Arab?). Entrelacement entre un désir irrésistible et une situation politique qui pose pour règle la séparation, j'aime filmer des êtres qui ont parfois la grâce de subvertir les désignations religieuses ou raciales, C'est le cœur de mon cinéma, la résistance par l'intime." (Yolande Zauberman)

- Penser le film entrain de se faire: Alice Diop évoquera le processus d'écriture de son prochain film documentaire. Un huis clos dans une permanence d'accès aux soins pour migrants à l'hôpital Avicenne. Un documentaire sur la souffrance psychique des migrants.  Elle est  en  repérage pour ce projet depuis plusieurs mois.



ARF