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Au sein de sa pratique qui préfère les versions aux formes abouties et fait de la collaboration un temps privilégié, Mathilde Chénin explore les espaces et les formes créés par l’être ensemble au moyen d’écritures élargies et performatives, navigant entre corps, technique et langage. Qu'elle cherche à en imaginer de possibles agencements, à l'écrire, à le représenter ou l'activer, il s'agit à chaque fois d'interroger la caractère tangible et imperceptiblement dense de l'espace immatériel qui nous sépare et qui nous relie. Elle élabore ainsi des architectures utopiques, des jeux, des systèmes, des généalogies, des partitions ou autres collective large objects, autant de points d’amorce qui proposent de rendre palpable, en pensées ou en actes, ce qui nous fait tenir ensemble. Autant d’outils pour se mettre en mouvement, permettre l’émergence d’une attention renouvelée à ce qui fait commun, composer des nous temporaires, fragiles ou contradictoires. Son travail se développe au sein de résidences de recherche (Géographies Variables, 2012 ; La Box, 2013 ; Coopérative de recherche, ESACM, 2014-2015). Il donne lieu à des propositions participatives (CLOb, Ecobox, 2013), des performances entre conférence et tutoriel (Jeu de société, Nouveau Festival, Centre Pompidou, 2015), à des installations (Histoires des ensembles, BF15, 2016).


Nicolas Coltice est professeur des universités à Lyon en Sciences de la Terre. Après avoir dirigé le service de pédagogie et de technologies de l'information pour l'enseignement, il est devenu membre junior de l'Institut universitaire de France, pour pousser ses recherches sur l'origine et l'évolution des continents. Il travaille actuellement sur la modélisation des mouvements tectoniques à l'intérieur de la Terre, empruntant aux techniques de la météorologie. Il a participé à des expériences mêlant arts et sciences depuis 6 ans (journée jouable à Marseille, projet Propagande avec Guillaume Robert, collaborations avec la compagnie de danse Hallet-Eghayan à Lyon).


Uri Hershberg fabrique des histoires vraies à propos de la biologie. Afin d'apprendre à faire cela correctement, il a passé plusieurs années dans différentes universités, pour étudier la biologie, la psychologie et la physique (disciplines dont il n'est pas nécessairement devenu spécialite). Il dirige son propre laboratoire de recherche à l'Université de Drexel à Philadelphie, au sein duquel sont étudiées les capacités d'adaptation des systèmes biologiques complexes (et plus particulièrement celles des populations de cellules qui prennent part à la réaction immunitaire). Il s'intéresse à tout un tas de choses et est toujours prêt à débattre de chacune d'elle. S'il est besoin de lui trouver un titre, on peut dire qu'il est un scientifique/un chercheur en science, ou même pire, un professeur (bien qu'il soit stupéfait de porter une telle étiquette). Mais on peut malgré tout dire cela de lui, car si on lui pose la question, il aura toujours une théorie à avancer à propos de la réponse.


Fabrizio Li Vigni a étudié Philosophie à l'Université de Palerme, en Italie, d'où il est originaire, et à Barcelone, Espagne. Son intérêt pour les sciences l'a amené à Paris où il a fait un master en Histoire, sociologie et philosophie des sciences et des techniques, ainsi qu'un master en Sociologie générale, les deux à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Dans cette même institution il fait actuellement un doctorat sur les sciences des systèmes complexes, dont il essaie de retracer l'origine historique et de décrire les pratiques sociologiques.


Docteur en science politique, qualifié en philosophie et en épistémologie au C.N.U. (Conseil National des Universités), Clément Morier est chercheur au Centre Lyonnais d’Etudes de Sécurité Internationale et de Défense (C.L.E.S.I.D) de l’Université Lyon 3. Dans sa dimension théorique, son travail articule la pensée des formes du mathématicien René Thom pour appréhender la dimension du politique au travers de l’institution symbolique du social (Lefort, Castoriadis, Gauchet). D’un point de vue analytique, à partir de modélisations issues de Thom, il étudie les crises et “conjonctures critiques” comme des transformations d’états que connaissent les espaces sociaux, appréhendés comme des systèmes complexes. Il publie principalement dans les revues spécialisées, et a également contribué à l’ouvrage de Myriam Lefkwoviz Walk, Hands, Eyes (a city).


Boris Nordmann est vivant depuis 1980, à Forcalquier depuis cet été 2016. Biologiste de formation, formateur en écholocalisation humaine, diplômé en 2004 du Fresnoy Studio National des Arts Contemporains, médaille de bronze du concours Lépine 2009 (Le Philtre, kit optique pour se voir avec les yeux de l’autre), auteur des Fictions corporelles (dont la méthode pour se sentir cachalot en 1h30). Il est récemment passé par l’EHESS pour un cursus d’anthropologie, a suivi des cours de techniques vocales, de plongée en apnée, de kayak, pratique la danse “contact improvisation”. Il a fait des installations d’art contemporain, des dispositifs pour le théâtre, des images en relief, des audio-visuels, des objets produits en séries, des audio-guides. Depuis 5 ans, il se laisse investir par ce qu’il rencontre en route vers les cétacés à dents, s’applique à le partager avec les contemporains de son espèce.


Anna Principaud est artiste plasticienne. Née à Echirolles, elle vit et travaille en Ile-de-France. Diplômée de l’Ecole Nationale d’Arts de Cergy-Pontoise en 2011, elle a auparavant étudié les sciences de la matière, notamment la chimie à l’ENS Ulm jusqu’en 2005. Elle a montré son travail lors d’expositions collectives en France et en Thaïlande. Sa recherche artistique se développe principalement dans le champ de la sculpture, de l’objet, de l’installation mais également à travers l’écriture et la vidéo. Si elle travaille sa forme, sa matérialité, c’est surtout la capacité d’une oeuvre à créer de l’espace et des jonctions qui l’intéresse. « Oeuvres-outils », « surfaces négociées », entre contrôle et invitation, ses oeuvres cherchent à questionner l’économie politique des regards qui dessinent notre relation à ce_ux qui nous entoure_nt. Pour reprendre les mots de Jacques Rancières, l’art est pour elle « la façon dont, en traçant des lignes, en disposant des mots ou en répartissant des surfaces, on dessine aussi les partages de l’espace commun. (...) On ne définit pas simplement des formes de l’art, mais certaines configurations du visible et du pensable, certaines formes d’habitations du monde sensible. »


Leïla Perié est docteure en immunologie. Elle a réalisé sa thèse à l’Institut Cochin à Paris puis un post-doctorat au National Cancer Institute d’Amsterdam, grâce à une bourse européenne Marie Curie. Elle inaugure et dirige aujourd’hui un nouveau programme de recherche en immunologie à Paris, à l’Institut Curie, au sein du département de biophysique. Elle développe des approches théoriques couplées à des approches expérimentales. Son champ de recherche porte sur la différentiation des cellules immunitaires. Elle a en outre créé un groupe de travail sur la philosophie de l’immunologie à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et de Techniques (IHPST) et enseigné la biologie des systèmes au Centre de Recherche Interdisciplinaire (Paris Descartes). En 2010, elle est récompensée par le prix de la recherche de la Fondation Bettencourt Schueller. En 2014, elle est la lauréate de la dotation du programme ATIP-Avenir  de la Fondation Bettencourt Schueller.


Claire Ribrault est docteure en neurosciences de l’Université Pierre et Marie Curie et de l’École normale supérieure. En 2010, sa thèse en neurosciences porte sur les dynamiques moléculaires de la synapse et leur relation avec les processus de mémorisation. En 2011 elle poursuit avec un post-doctorat en physique et biologie à l’université Paris-Diderot portant sur la mécanique cellulaires de la peau. En parallèle de ses recherches, elle est engagée depuis 2005 dans des activités de médiation scientifique et d'enseignement interdisciplinaire par la recherche. Depuis 2013, elle est travaille à plein temps dans le cadre de l'Atelier des Jours à Venir.

Leïla et Claire co-dirigent, avec Livio Riboli-Sasco, la coopérative de recherche et d’enseignement l’Atelier des Jours à Venir, qu’ils ont créé en 2013. La coopérative réalise des formations à une pratique de recherche réflexive et responsable, auprès de plusieurs universités. Elle met en oeuvre un programme de recherche participative, et différentes actions visant à mettre la démarche de recherche scientifique en partage, pour augmenter l’inclusion sociale, dans une perspective d’empowerment. Elle organise aussi des ateliers de travail visant à expérimenter une diversité de formes de pratiques de recherche.


Goni Shifron est scénographe plasticienne. Née dans un kibboutz en Israël, Goni s’installe à Paris en 2006 pour y étudier les arts du cirque, les arts plastiques puis la scénographie. En juin 2016 elle présente Yesodot, son projet de diplôme de L’école Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (Ensad), unanimement félicité par le jury. Au fil de ses projets et collaborations, Goni développe une esthétique du monochrome, compose avec des gestes simples, poursuit une exploration de l’élémentaire.