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Tom Johnson est un compositeur franco-américain né le 18 novembre 1939 à Greeley (Colorado). Il vit à Paris depuis 1983. Il a étudié à l’université de Yale entre 1957 et 1961 pour le B.A., puis à nouveau de 1965 à 1967 pour le Master of Music. Après cela, il s’est installé à New York où il a suivi des cours privés avec Morton Feldman. Entre 1971 et 1983, il fut critique musical pour The Village Voice, spécialisé dans les musiques nouvelles. Une anthologie de ses articles a été publiée en 1989 par Het Apollohuis sous le titre The Voice of New Music. Pendant cette période new-yorkaise, il a par ailleurs composé quatre de ses œuvres les plus connues : An Hour for Piano (1971), L’Opéra de quatre notes (1972), Failing (1975) et Nine Bells (1979).

Après 15 ans à New York, il s’installe en 1983 à Paris. Il se considère lui-même comme un compositeur minimaliste, terme qu’il a été le premier à appliquer à la musique dans son article « The Slow-Motion Minimal Approach », écrit pour The Village Voice en 1972. Son minimalisme est de type formaliste, et repose sur des procédés logiques.

En 1982, il écrit un recueil de 21 pièces sous le titre éloquent de Mélodies rationnelles. Il y explore des procédés tels que l’accumulation, le comptage, le déphasage, et autres. Ce qui restera certainement comme la marque principale de son apport est d’avoir inventé, pour ainsi dire, la musique logique. Après les Mélodies rationnelles, il évolue vers des techniques plus complexes qui l’amènent à faire davantage appel aux mathématiques. Cela commence avec le recueil Musique pour 88 (1988), dans lequel sont utilisées des notions dues à Eratosthène, Euler, Mersenne, ou encore Blaise Pascal. Par la suite, il collaborera avec des mathématiciens vivants, notamment Jean-Paul Allouche, Emmanuel Amiot, Jeffrey Dinitz et Franck Jedrzejewski. Avec eux, il explorera des notions telles que les boucles auto-similaires (Loops for orchestra, 1998), le pavage (Tilework, 2003), les ‘’block designs’’ (Block Design for Piano, 2005), ou les paires homométriques (Intervals, 2013).

Mais l’arrière-plan mathématique n’est pas le seul aspect de l’œuvre de Tom Johnson. Son approche est très pluridisciplinaire, et il manie aussi bien le texte que l’image, produisant une forme de théâtralité proche du performance art. La parole intervient dans beaucoup de ses œuvres, en général à travers un récitant qui explique très pédagogiquement comment la musique est faite. C’est le cas dans Les Œufs et les paniers (1987), ou dans Les Vaches de Narayana (1989). Par ailleurs, le visuel joue également un rôle important chez Tom Johnson. Nine Bells (1979) est une des œuvres les plus emblématiques à cet égard. Elle est écrite pour un dispositif fait de 9 cloches suspendues qui forment un carré de 3 par 3, avec une cloche au centre. Le musicien se déplace dans ce quadrilatère, frappant les cloches au passage, selon des parcours variés mais toujours systématiques. L’écriture de Nine Bells est véritablement spatiale, visuelle, et les séquences sonores que l’on entend ne sont que la résultante des dessins dans l’espace fixés par le compositeur. De même pour Galileo (1999-2005), où cette fois les cloches se balancent au bout de fils de longueur diverse, permettant de comparer de façon sonore les différences et les rapports de périodicité entre ces pendules, dont les lois de vitesse de balancement ont été formulées par Galilée au 17e siècle. Depuis les années 2000, toutefois, le travail de Tom Johnson est moins tourné vers la théâtralité. Il se concentre davantage sur la forme musicale et sur l’exploration de concepts mathématiques. De 2004 à 2009 environ, il a travaillé à ce qu’il appelle les « harmonies rationnelles », avec par exemple des compositions comme 360 Chords pour orchestre (2005), ou Twelve (2008) pour piano. Dans les années qui suivent, on remarque entre autres choses un intérêt accru pour le rythme (Dialogues, 2001 ; Tick-Tock Rhythms, 2013), des pièces étonnantes pour jongleurs (Dropping Balls, 2011), et quelques projets de grande envergure (Seven Septets, 2007-2017 ; Counting to Seven, 2013 ; Plucking, 2015).

 

 

 

 

 

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